Vampires, la série française qui réinvente le mythe du vampire avec brio.

Vampires, la série française qui réinvente le mythe du vampire avec brio.
Vampires est la dernière nouveauté française sur Netflix. Adaptation libre du roman éponyme inachevé de Thierry Jonquet (publié à titre posthume en 2011), Vampires suit Doïna Radescu (interpretée par Oulaya Amamra), une lycéenne qui va bientôt passer son bac et qui est un être hybride, né de l'union d'une "vampire" et d'un humain. Elle et son frère Andrea sont sous un traitement qui empêche la mutation du vampire de se manifester. Un jour, son frère lui avoue que ça fait déjà des années qu'il a arrêté de prendre son traitement et que ça ne l'a pas changé. Elle en fait alors de même, mais contrairement à son frère, Doïna commence peu a peu à changer et sa nature de prédateur fini par se réveiller.

VAMPIRES arrive à moderniser la figure du vampire tout en gardant des éléments emblématiques : sensibilité à la lumière et le besoin de boire du sang pour survivre. Ici, la nature même du vampire est lié à une mutation et n'a aucun lien avec le surnaturel. Le fait que la nature du vampire soit scientifique permet à l’histoire d’être davantage ancrée dans la réalité. D'ailleurs, VAMPIRES n’est pas la première série à prendre la figure du vampire et à en modifier la nature. Je pense notamment à la série américaine The Passage qui elle aussi réinventait le mythe du vampire avec un virus qui transforme l’humain en créature assoiffée de sang et qui craint la lumière. La mythologie aurait tout de même mérité d’être davantage explorée. Finalement, on ne sait que le strict minimum sur cette mutation génétique (d’ailleurs, il est assez intéressant de souligner que bien que la série s’intitule VAMPIRES , les personnages ne sont jamais identifiés comme tels).

Bien qu'elle emprunte et tourne autour d'une figure du monde fantastique, VAMPIRES a cette particularité d'être ancrée dans une réalité très actuelle. La série se passe principalement dans le quartier de Belleville, une partie de Paris plus populaire et rarement représentée sur les écrans. De plus, la série mise peu sur les effets spéciaux et explore des thèmes comme la recherche et la construction de son identité, la rébellion contre la figure parentale, des thèmes importants dans le passage de l'adolescence à l'age adulte.

Vampires, la série française qui réinvente le mythe du vampire avec brio.


La série explore beaucoup le thème du double et de la dualité. Doïna est un être hybride, mi- humaine mi-vampire, elle voit sa vie, déjà compliquée, bouleversée. Une nature de prédateur se réveille en elle, une envie de sang grandissante, mais contrairement à sa mère Martha et à sa demi-soeur Irina et demi-frère Rad (né d'une précédente union avec un vampire), elle peut se promener à la lumière du soleil. On va donc suivre Doïna qui se retrouve tiraillée entre ses deux natures : embrasser sa nature de vampire et faire son entrée dans la Communauté (de vampires) ou rester dans le monde humain et se battre pour avoir son bac (à cause de la nature de sa famille, Doïna est sans papier) et vivre une relation avec son crush Nacer (interprété par Dylan Robert). On retrouve d’ailleurs de nouveau le thème de la dualité avec la famille Nemeth et la famille Radescu : la famille bourgeoise riche qui vit dans un superbe appartement contre la famille modeste terrée dans une cité et dans un appartement qui tombe en ruine.

Alors que la figure du vampire est très souvent masculine, ici c'est l'inverse : les femmes sont au pouvoir dans cette série, avec la figure de la matriarche dont est composée chaque famille de vampire. De plus, c’est une femme qui est la doyenne de la communauté vampirique. Et alors qu'on représente beaucoup de femmes vampires (les trois femmes de la famille Radescu et Csilla Nemeth qui est à la tête de la Communauté), seul deux vampires hommes sont vraiment au cœur de l'intrigue (Rad Radescu et Ladislas Nemeth).

Vampires, la série française qui réinvente le mythe du vampire avec brio.


VAMPIRES n’évite pas certaines facilités et certains clichés comme le fameux triangle amoureux, mais qui est ici, heureusement, moins mis en avant et plus subtile et qui est en lien avec le côté humain et le côté vampire de Doïna et quel aspect d’elle-même elle finira par choisir et accepter: Nacer, son camarade de classe et crush humain ou Ladislas (interprété par Aliocha Schneider), le fils de la matriarche de la famille Nemeth, la grande famille bourgeoise de vampire. Au final, VAMPIRES ne joue par sur l'action et se rapproche plus du drame et du coming-of-age story à travers Doïna et son adaptation à sa nouvelle nature. La série n'en reste pas moins fascinante et elle arrive à réinventer avec modernité le mythe du vampire et il me tarde de voir comment va évoluer la série, j'espère donc qu'elle sera renouvelée pour une seconde saison.


1 commentaire

  1. Aaah j'hésitais à la regarder ! Le trailer ne m'avait pas convaincu plus que cela et les séries françaises sur Netflix ne m'avaient pas vraiment convaincu ;)

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