Parallèles Disney+ - Victor, Bilal, Romane et Samuel


Parallèles est une des dernières nouveautés dans le catalogue de Disney+. La série française se passe dans un village près des montagnes et on y suit quatre amis, Bilal, Romane, Samuel et Victor, qui alors qu’ils célèbrent l’anniversaire de Bilal, vont voir leurs vies bouleversées tandis qu’un mystérieux événement les sépare et les propulse dans des dimensions parallèles. Ils vont tout mettre en œuvre pour comprendre ce qui est arrivé et tenter de revenir dans leur réalité. 

Une série française sur le voyage dans le temps 

Il est bien rare de voir ce genre de récit à la télévision française, la science-fiction étant un genre qui reste encore timide chez les productions françaises. PARALLÈLES va se construire autour des thèmes du voyage dans le temps et des dimensions parallèles, des sujets maintes fois éculés, mais qui séduisent toujours autant. On retrouve d’ailleurs dans l’intrigue un élément assez commun des récits de SF avec la présence d’un accélérateur de particules. Coté réalisation, la série n’abuse pas des effets spéciaux, ils sont soignés et utilisés avec parcimonie.

Les années 80, grande inspiration 

Le créateur de la série, Quoc Dang Tran, cite comme sources d’inspiration le cinéma tendre des années 80 avec comme références Stand by Me, Les Goonies ou encore Big. En effet, derrière cette histoire SF de mondes parallèles, c’est un tableau sur la jeunesse que le créateur dresse dans PARALLÈLES. On suit quatre jeunes à la personnalité bien différente, dans leur construction de soi et dans leur relation avec leurs parents, ce qui fait parfaitement écho aux films dont Quoc Dang Tran dit s’être inspiré. 

Parallèles Disney+ - Victor et Romane de dos qui regarde une alerte disparition



Une série agréable à regarder, mais avec une exécution qui laisse à désirer…

La production française n’est malheureusement pas sans défauts. Bien qu’on ait une explication cohérente du fonctionnement des mondes parallèles, l’exécution globale reste assez brouillon et si l’on comprend où le créateur de la série a voulu nous emmener, il reste certaines parts d’ombre qui pourraient déranger les aficionados du genre. La série manque parfois de rebondissements, mais sa force réside vraiment dans l’aspect coming-of-age qu’elle dégage. Coté distribution, les jeunes acteurs, qui n’ont pas une longue filmographie au compteur, sont convaincants dans leurs rôles, mais aucune prestation ne sort vraiment du lot. Concernant les parents, on retrouve au casting Gil Alma (Nos Chers Voisins) ou encore Naidra Ayadi (Polisse).

Malgré un léger manque de cohérence et de dynamisme, PARALLÈLES reste dans l’ensemble agréable à regarder. Le fait que l’intrigue se passe en France est très rafraîchissant et suscite davantage l’intérêt du spectateur. Bien que la fin de cette unique saison se suffit à elle-même, je ne serais pas contre une deuxième saison pour approfondir et explorer les questions laissées sans réponse. 


Parallèles, série SF française qui mêle voyage dans le temps et dimensions parallèles

Parallèles Disney+ - Victor, Bilal, Romane et Samuel


Parallèles est une des dernières nouveautés dans le catalogue de Disney+. La série française se passe dans un village près des montagnes et on y suit quatre amis, Bilal, Romane, Samuel et Victor, qui alors qu’ils célèbrent l’anniversaire de Bilal, vont voir leurs vies bouleversées tandis qu’un mystérieux événement les sépare et les propulse dans des dimensions parallèles. Ils vont tout mettre en œuvre pour comprendre ce qui est arrivé et tenter de revenir dans leur réalité. 

Une série française sur le voyage dans le temps 

Il est bien rare de voir ce genre de récit à la télévision française, la science-fiction étant un genre qui reste encore timide chez les productions françaises. PARALLÈLES va se construire autour des thèmes du voyage dans le temps et des dimensions parallèles, des sujets maintes fois éculés, mais qui séduisent toujours autant. On retrouve d’ailleurs dans l’intrigue un élément assez commun des récits de SF avec la présence d’un accélérateur de particules. Coté réalisation, la série n’abuse pas des effets spéciaux, ils sont soignés et utilisés avec parcimonie.

Les années 80, grande inspiration 

Le créateur de la série, Quoc Dang Tran, cite comme sources d’inspiration le cinéma tendre des années 80 avec comme références Stand by Me, Les Goonies ou encore Big. En effet, derrière cette histoire SF de mondes parallèles, c’est un tableau sur la jeunesse que le créateur dresse dans PARALLÈLES. On suit quatre jeunes à la personnalité bien différente, dans leur construction de soi et dans leur relation avec leurs parents, ce qui fait parfaitement écho aux films dont Quoc Dang Tran dit s’être inspiré. 

Parallèles Disney+ - Victor et Romane de dos qui regarde une alerte disparition



Une série agréable à regarder, mais avec une exécution qui laisse à désirer…

La production française n’est malheureusement pas sans défauts. Bien qu’on ait une explication cohérente du fonctionnement des mondes parallèles, l’exécution globale reste assez brouillon et si l’on comprend où le créateur de la série a voulu nous emmener, il reste certaines parts d’ombre qui pourraient déranger les aficionados du genre. La série manque parfois de rebondissements, mais sa force réside vraiment dans l’aspect coming-of-age qu’elle dégage. Coté distribution, les jeunes acteurs, qui n’ont pas une longue filmographie au compteur, sont convaincants dans leurs rôles, mais aucune prestation ne sort vraiment du lot. Concernant les parents, on retrouve au casting Gil Alma (Nos Chers Voisins) ou encore Naidra Ayadi (Polisse).

Malgré un léger manque de cohérence et de dynamisme, PARALLÈLES reste dans l’ensemble agréable à regarder. Le fait que l’intrigue se passe en France est très rafraîchissant et suscite davantage l’intérêt du spectateur. Bien que la fin de cette unique saison se suffit à elle-même, je ne serais pas contre une deuxième saison pour approfondir et explorer les questions laissées sans réponse. 


Love and Leashes; 모럴센스



Love and Leashes (L’amour en laisse en VF) est une nouvelle comédie romantique coréenne disponible sur Netflix depuis le 11/02. Adaptation du webtoon Moral Sense (모럴센스), cette production coréenne se démarque par le sujet qu’elle aborde: une relation dom/sub (dominant/submissive) entre deux collègues, Jung Ji-woo (Seohyun) et Jung Ji-hoo (Lee Jun-young). Je vous donne mon avis sur le film qui faisait déjà sensation bien avant sa sortie.


Quelques semaines avant sa sortie, la promotion de LOVE AND LEASHES faisait du bruit sur les réseaux. En effet, on nous propose un film avec une relation BDSM, ce qui surprend assez puisque la Corée du Sud reste un pays assez conservateur sur ce genre de sujets. Je ne suis pas vraiment tombé dans le panneau, car quand bien même le sujet est assez sulfureux et en vogue depuis quelques années, il faut bien avouer que Love and Leashes reste bien sage en comparaison. Le long-métrage mise beaucoup sur l’humour, il y a d’ailleurs des situations assez comiques, notamment lors du premier scénario dom/sub de Ji-woo et Ji-hoo, alors que ce dernier adopte l’attitude d’un chien (collier et laisse inclus). Je tiens d’ailleurs à saluer l’interprétation audacieuse des deux acteurs dans ces scènes, ils sont plus que convaincants. C’est véritablement une grosse prise de risque de leur part du fait qu’ils fassent tout deux partis de l’industrie de la K-pop (Seohyung faisait partie du girl band Girls’ Generation et Lee Jun-young fait partie du boy band U-KISS). 

Love and Leashes; 모럴센스



En dépit du contexte de l’histoire, Love and Leashes reste assez chaste et mignon, tout en ayant une touche de sensualité. En effet, il n’y a aucune scène de sexe et les deux personnages ne s’embrasseront qu'à seulement une reprise. Il est d’ailleurs surprenant d’avoir un long-métrage autour du BDSM sans scène de sexe. Il est également dommage que la romance entre les deux personnages ne soit pas assez aboutie. On voit surtout Ji-woo et Ji-hoo ensemble lors de leurs scénarios et malgré l’alchimie présente entre les deux protagonistes, je trouve qu’il manque quelque chose pour vraiment croire à leur romance. C’est dommage pour une comédie romantique. Au final, le sujet du BDSM prend peut-être trop de place par rapport à l’histoire d’amour, ce qui nuit à l’équilibre de l’histoire dans son ensemble. Le métrage aurait peut être mérité d’être adapté dans un format de série télévisée pour explorer davantage la connexion romantique de Ji-hoo et Ji-woo.

Sans véritablement être mémorable, Love and Leashes est une comédie romantique divertissante qui traite le sujet avec beaucoup de bienveillance et de pédagogie en voulant briser le tabou autour du BDSM. Elle s’attarde sur les notions de consentement et au fait de s’accepter tel qu’on est face au regard et jugement des autres. 

Love and Leashes, la nouvelle romcom coréenne sous fond de relation dom/sub

Love and Leashes; 모럴센스



Love and Leashes (L’amour en laisse en VF) est une nouvelle comédie romantique coréenne disponible sur Netflix depuis le 11/02. Adaptation du webtoon Moral Sense (모럴센스), cette production coréenne se démarque par le sujet qu’elle aborde: une relation dom/sub (dominant/submissive) entre deux collègues, Jung Ji-woo (Seohyun) et Jung Ji-hoo (Lee Jun-young). Je vous donne mon avis sur le film qui faisait déjà sensation bien avant sa sortie.


Quelques semaines avant sa sortie, la promotion de LOVE AND LEASHES faisait du bruit sur les réseaux. En effet, on nous propose un film avec une relation BDSM, ce qui surprend assez puisque la Corée du Sud reste un pays assez conservateur sur ce genre de sujets. Je ne suis pas vraiment tombé dans le panneau, car quand bien même le sujet est assez sulfureux et en vogue depuis quelques années, il faut bien avouer que Love and Leashes reste bien sage en comparaison. Le long-métrage mise beaucoup sur l’humour, il y a d’ailleurs des situations assez comiques, notamment lors du premier scénario dom/sub de Ji-woo et Ji-hoo, alors que ce dernier adopte l’attitude d’un chien (collier et laisse inclus). Je tiens d’ailleurs à saluer l’interprétation audacieuse des deux acteurs dans ces scènes, ils sont plus que convaincants. C’est véritablement une grosse prise de risque de leur part du fait qu’ils fassent tout deux partis de l’industrie de la K-pop (Seohyung faisait partie du girl band Girls’ Generation et Lee Jun-young fait partie du boy band U-KISS). 

Love and Leashes; 모럴센스



En dépit du contexte de l’histoire, Love and Leashes reste assez chaste et mignon, tout en ayant une touche de sensualité. En effet, il n’y a aucune scène de sexe et les deux personnages ne s’embrasseront qu'à seulement une reprise. Il est d’ailleurs surprenant d’avoir un long-métrage autour du BDSM sans scène de sexe. Il est également dommage que la romance entre les deux personnages ne soit pas assez aboutie. On voit surtout Ji-woo et Ji-hoo ensemble lors de leurs scénarios et malgré l’alchimie présente entre les deux protagonistes, je trouve qu’il manque quelque chose pour vraiment croire à leur romance. C’est dommage pour une comédie romantique. Au final, le sujet du BDSM prend peut-être trop de place par rapport à l’histoire d’amour, ce qui nuit à l’équilibre de l’histoire dans son ensemble. Le métrage aurait peut être mérité d’être adapté dans un format de série télévisée pour explorer davantage la connexion romantique de Ji-hoo et Ji-woo.

Sans véritablement être mémorable, Love and Leashes est une comédie romantique divertissante qui traite le sujet avec beaucoup de bienveillance et de pédagogie en voulant briser le tabou autour du BDSM. Elle s’attarde sur les notions de consentement et au fait de s’accepter tel qu’on est face au regard et jugement des autres. 
Real Women Have Curves


Porté par une America Ferrera encore inconnue et dont c'est le premier long-métrage, Real Women Have Curves (Ana en VF) est une adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre de Josefina López et réalisé par Patricia Cardoso en 2002. Le film suit Ana, une jeune femme mexicano-Américaine qui vient juste de finir le lycée, mais qui ne peut pas aller à l'université à cause des responsabilités familiales qui lui sont imposées. Elle doit donc travailler à l'atelier de couture de sa soeur aînée Estela.

Real Women Have Curves est un film qui reste toujours aussi parlant, même 19 ans après sa sortie. Le long-métrage véhicule de nombreux sujets tels que le passage à l’âge adulte, le body positivisme ou encore la pression familiale. Ana a des rêves et des désirs d’indépendance. Elle a la possibilité d’aller à l’université, mais mis à part son professeur de littérature, personne au sein de sa famille ne la pousse à atteindre son véritable potentiel. Carmen, sa mère, a d’ailleurs une vision très limitée sur l’avenir d’Ana et selon elle, le plus important est que sa fille perde du poids pour avoir un bon mari et qu’elle puisse aider sa famille. Elle ne voit pas l'éducation supérieure d'Ana comme quelque chose d'important et va même jusqu’à la culpabiliser quand elle est acceptée dans l’université de ses rêves.

REAL WOMEN HAVE CURVES est un récit initiatique et au delà de montrer les problématiques familiales, le métrage va également illustrer l’éveil sexuel d’Ana alors qu’elle commence à sortir avec Jimmy, un camarade de classe. Une des moments culminants entre le jeune couple est la scène où ils vont coucher ensemble pour la première fois. Alors qu’ils sont dans le noir, Ana allume la lumière et demande à Jimmy de la regarder alors qu’elle se retrouve complètement nue devant un miroir : Wait! Turn the lights on. I want you to see me. See, this is what I look like. C'est une scène puissante où l’acceptation de son propre corps et son estime de soi sont mis en lumière. Il devient alors évident aux yeux des spectateurs qu’Ana n’est pas embarrassée par son corps (malgré les remarques incessantes de sa mère) et que l’opinion des autres importe peu.

Real Women Have Curves
@HBO Films / NewMarket Films



America Ferrera interprète ici son premier grand rôle au cinéma et elle dégage une puissance et une douceur qui rend son personnage crédible et attachant. Ana incarne alors une figure féminine forte qui n’a pas peur de rentrer dedans et de faire connaître haut et fort ses convictions. Elle n’a jamais peur d’affronter et de s’opposer à sa mère, tout particulièrement dans une scène où cette dernière réalise qu’Ana n’est plus vierge : 
- You’re not only fat, now you’re a puta!
- You would say that, wouldn’t you?
- Why didn't you value yourself? 
- ’Cause there's more to me than what's in between my legs!
Ana revendique alors sa valeur et rappelle à sa mère qu’elle est sa propre personne et qu’elle n’est plus une enfant. Une autre scène marquante du film se passe à l’atelier de couture d’Estela, la soeur d’Ana. A cause de la chaleur insoutenable, Ana se déshabille et se retrouve alors en sous-vêtements. Sa mère est horrifiée et embarrassée qu'Ana n'ait pas honte de montrer son corps. Ana arrive à convaincre toutes les femmes de l’atelier, dont sa soeur, de suivre son exemple. La suite de la scène est assez drôle : quand toutes les femmes de l’atelier se retrouvent en sous-vêtements pour comparer leur cellulite et leurs vergetures, sans aucune gêne et aucun jugement. C’est un moment intime et bienveillant qui fait chaud au cœur et qui fait sourire. 

“How dare anybody try to tell me how I should look like or what I should be when there is so much more to me than just my weight.” - Ana

REAL WOMEN HAVE CURVES est un film fort, mais qui reste, j’ai l’impression, relativement peu connu du public français, ce qui est fort dommage de part les messages et réflexions qu’il véhicule. Les différents thématiques abordées sont pertinentes et intemporelles et il est facile de s’identifier à Ana, n’importe l’âge que peut avoir le spectateur. 



Real Women Have Curves, un récit initiatique sous fond de pression familiale et de body acceptance

Real Women Have Curves


Porté par une America Ferrera encore inconnue et dont c'est le premier long-métrage, Real Women Have Curves (Ana en VF) est une adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre de Josefina López et réalisé par Patricia Cardoso en 2002. Le film suit Ana, une jeune femme mexicano-Américaine qui vient juste de finir le lycée, mais qui ne peut pas aller à l'université à cause des responsabilités familiales qui lui sont imposées. Elle doit donc travailler à l'atelier de couture de sa soeur aînée Estela.

Real Women Have Curves est un film qui reste toujours aussi parlant, même 19 ans après sa sortie. Le long-métrage véhicule de nombreux sujets tels que le passage à l’âge adulte, le body positivisme ou encore la pression familiale. Ana a des rêves et des désirs d’indépendance. Elle a la possibilité d’aller à l’université, mais mis à part son professeur de littérature, personne au sein de sa famille ne la pousse à atteindre son véritable potentiel. Carmen, sa mère, a d’ailleurs une vision très limitée sur l’avenir d’Ana et selon elle, le plus important est que sa fille perde du poids pour avoir un bon mari et qu’elle puisse aider sa famille. Elle ne voit pas l'éducation supérieure d'Ana comme quelque chose d'important et va même jusqu’à la culpabiliser quand elle est acceptée dans l’université de ses rêves.

REAL WOMEN HAVE CURVES est un récit initiatique et au delà de montrer les problématiques familiales, le métrage va également illustrer l’éveil sexuel d’Ana alors qu’elle commence à sortir avec Jimmy, un camarade de classe. Une des moments culminants entre le jeune couple est la scène où ils vont coucher ensemble pour la première fois. Alors qu’ils sont dans le noir, Ana allume la lumière et demande à Jimmy de la regarder alors qu’elle se retrouve complètement nue devant un miroir : Wait! Turn the lights on. I want you to see me. See, this is what I look like. C'est une scène puissante où l’acceptation de son propre corps et son estime de soi sont mis en lumière. Il devient alors évident aux yeux des spectateurs qu’Ana n’est pas embarrassée par son corps (malgré les remarques incessantes de sa mère) et que l’opinion des autres importe peu.

Real Women Have Curves
@HBO Films / NewMarket Films



America Ferrera interprète ici son premier grand rôle au cinéma et elle dégage une puissance et une douceur qui rend son personnage crédible et attachant. Ana incarne alors une figure féminine forte qui n’a pas peur de rentrer dedans et de faire connaître haut et fort ses convictions. Elle n’a jamais peur d’affronter et de s’opposer à sa mère, tout particulièrement dans une scène où cette dernière réalise qu’Ana n’est plus vierge : 
- You’re not only fat, now you’re a puta!
- You would say that, wouldn’t you?
- Why didn't you value yourself? 
- ’Cause there's more to me than what's in between my legs!
Ana revendique alors sa valeur et rappelle à sa mère qu’elle est sa propre personne et qu’elle n’est plus une enfant. Une autre scène marquante du film se passe à l’atelier de couture d’Estela, la soeur d’Ana. A cause de la chaleur insoutenable, Ana se déshabille et se retrouve alors en sous-vêtements. Sa mère est horrifiée et embarrassée qu'Ana n'ait pas honte de montrer son corps. Ana arrive à convaincre toutes les femmes de l’atelier, dont sa soeur, de suivre son exemple. La suite de la scène est assez drôle : quand toutes les femmes de l’atelier se retrouvent en sous-vêtements pour comparer leur cellulite et leurs vergetures, sans aucune gêne et aucun jugement. C’est un moment intime et bienveillant qui fait chaud au cœur et qui fait sourire. 

“How dare anybody try to tell me how I should look like or what I should be when there is so much more to me than just my weight.” - Ana

REAL WOMEN HAVE CURVES est un film fort, mais qui reste, j’ai l’impression, relativement peu connu du public français, ce qui est fort dommage de part les messages et réflexions qu’il véhicule. Les différents thématiques abordées sont pertinentes et intemporelles et il est facile de s’identifier à Ana, n’importe l’âge que peut avoir le spectateur. 



L’Amour extra-large - Rosemary et Hal


L’amour extra-large (Shallow Hal en VO), réalisé par les Frères Farrelly (Dumb & Dumber, Mary à tout prix, Fous d’Irène, etc.) est un film que j’aimais beaucoup regarder quand j’étais plus jeune. Le long-métrage me semblait drôle, avec des personnages comiques et attachants. De plus, il paraissait prôner l’importance de la beauté intérieure. Sorti en novembre 2001, 20 années se sont donc écoulées depuis la sortie de Shallow Hal au cinéma et bien que le message principal du film soit important, on peut se demander s'il a réellement emprunté la meilleure voie pour véhiculer ce message. Voilà mon verdict. 


Voici un le synopsis du film:

A l'âge de neuf ans, Hal Larsen se voit conseiller par son père mourant de toujours fréquenter de jolies jeunes filles au corps "mince et parfait". A l'aube de son trentième anniversaire, Hal n'a toujours pas trouvé le grand amour, et pour cause, il est resté superficiel. Seul compte pour lui la beauté physique, le reste chez une femme n'a aucune importance à ses yeux. Un jour, il fait la connaissance de Tony Robbins, un gourou qui l'hypnotise et lui permet de discerner la beauté intérieure d'autrui. Hal voit alors en Rosemary Shanahan, qui pèse plus de 135 kilos et travaille dans l'humanitaire, la femme la plus belle du monde. Il tombe aussitôt amoureux d'elle.

Shallow Hal et la superficialité des personnages 

Everything you know about beauty is programmed. TV, magazines, movies. They're all telling you what's beautiful and what isn't — Tim Robbins

Le titre du long-métrage est beaucoup plus évocateur en version originale qu’en français : Shallow Hal, shallow en anglais signifiant alors superficiel. En effet, Hal, le personnage principal interprété par Jack Black, ne souhaite sortir qu’avec des belles femmes (c’est-à-dire une femme correspondant aux diktats de la beauté), alors que lui-même ne correspond pas aux codes de la beauté masculine. Il est toujours accompagné de son meilleur ami Mauricio (Jason Alexander), tout aussi - voire plus - superficiel que lui. L’extension de la superficialité de Mauricio est aussi mis en avant dans le film. Il souhaite rompre avec sa copine tout simplement car un de ses orteils est trop long. Mauricio incarne la superficialité à son paroxysme.

En 2021, Shallow Hal, malgré les valeurs qu’il se dit défendre, apparait être tout simplement grossophobe. De nombreuses blagues et remarques désobligeantes sur les personnes grosses pullulent. Je comprends que ces blagues soient présentes pour justement les critiquer, mais les personnages qui font les remarques (surtout Mauricio) ne sont jamais remis à leur place à cause de leur comportement. Le film va même jusqu’à justifier le comportement de Mauricio en lui attribuant un manque de confiance en lui à cause d’une anomalie génétique au bas de son dos. 


L’Amour extra-large - Rosemary et Hal dans un canoë
@20th Century Fox





La beauté intérieure vs. la beauté extérieure

She’s funny, she’s smart, she teaches self-esteem to sick kids. I would never believe a girl this beautiful could have such a great personality — Hal

Le long-métrage a pour message que la beauté intérieure prime sur la beauté extérieure, mais il peine à renvoyer ce message de manière juste et bienveillante. Le tout est en effet maladroitement exécuté. L'utilisation d'un fat suit sur une actrice mince est une pratique critiquée et encore débattue de nos jours (cela reste un costume qu’on peut enlever en fin de journée et le fat suit représente une croyance que dans chaque personne grosse sommeille une personne mince prête à éclore). De plus, ce qui est problématique dans le long-métrage, c’est comment la beauté intérieure est représentée chez Rosemary (Gwyneth Paltrow). En effet, pourquoi la beauté intérieure d’une femme grosse serait l’apparence d’une femme mince ? Shallow Hal, peut-être inconsciemment (donnons-leur le bénéfice du doute), envoie donc le message que la beauté réside tout de même dans la minceur.

Une scène qui se révèle être assez choquante se passe après que Hal soit dé-hypnotisé. Hal est amoureux de Rosemary, pourtant, il redoute de la voir et espère être de nouveau hypnotisé pour pouvoir être avec elle. De peur de la voir telle qu'elle est, il va même jusqu’à se tartiner les yeux de vaseline pour être incapable de la voir. On se demande quel message veut bien faire passer cette scène, sans aucun doute que Hal reste encore un homme superficiel, mais de manière sous-jacente, cette scène véhicule le message qu'une personne grosse est tellement repoussante qu'on ne préfère ne pas la voir. 

Certaines scènes, qui sont supposées être drôle, frôlent tout simplement le malaise, je pense notamment à une scène en particulier, à la fin du film : Hal se rend chez Rosemary pour la reconquérir et vu qu’il ne connaît pas vraiment sa réelle apparence, prend la bonne de maison pour Rosemary et l’embrasse passionnément. Cette scène est blessante et laisse supposer que les personnes grosses se ressemblent toutes.

Le métrage prend tout de même une piste intéressante à travers le personnage secondaire de Tanya. Tanya est une infirmière de l’hôpital où Rosemary fait du bénévolat. Elle est montrée comme une femme âgée et aigrie. On comprend plus tard qu’on voyait Tanya à travers le regard d’Hal et quand le personnage se retrouve seul avec Rosemary, on découvre que c’est une jeune femme et qu’elle est belle. Lors d’une conversation avec Rosemary, on comprend qu’elle sort avec Walt uniquement pour son argent. Le film montre qu’à cause de sa personnalité superficielle, sa beauté intérieure n’est pas attirante.

Les stéréotypes sur les personnes grosses

But, l don't know, no matter what l eat, my weight just seems to stay the same. So l figure, what the hell? l'm gonna eat what l want. — Rosemary

Un autre problème de cette production est sa représentation des personnes grossesShallow Hal pousse jusqu’au maximum les clichés blessants sur les personnes grosses. Rosemary est une femme grosse qui se trouve moche (“Look, I know what I am and I know what I'm not. I'm the girl who, you know, gets really good grades and who's not afraid to be funny. And I'm the girl who has a lot of friends who are boys and no boyfriends. I'm not beautiful, ok, and I never will be.”) et qui mange de grandes portions de nourriture. Il y a également de nombreux gags autour du fait qu'elle casse des chaises à cause de son poids. De plus, le fat suit que Paltrow porte est loin d'être réaliste, elle exagère les proportions et est loin de vraiment correspondre à la silhouette d'une personne de forte corpulence. Bien que le long-métrage soit une comédie, cela n’excuse pas tout le côté grotesque et blessant qui s’en dégage. Comment peut-on prôner le body positisme et se moquer des personnes grosses en même temps ? C'est complètement insensé.
L’Amour extra-large - Peter et Bobby Farelly et Gwyneth Paltrow fat suit
@20th Century Fox








 

Shallow Hal, 20 ans après, verdict

Shallow Hal est une production qui, en soi était déjà problématique lors de sa sortie, mais qui l’est davantage aujourd’hui, notamment avec les nombreux mouvements autour du body positivisme. Il vaut de rappeler que le film est réalisé par Peter et Bobby Farrelly, connus pour leurs comédies à l’humour parfois assez limite, et ce long-métrage n’y échappe guère. De plus, les seuls moments où quelques rires pourraient nous échapper résident dans les quelques quiproquos résultant du fait que Hal ne voit pas la réelle apparence de Rosemary. Cependant, cela ne suffit pas à relever le niveau. Shallow Hal, malgré toutes les bonnes intentions qu'il se dit avoir, reste un film avec des personnages pour la plupart idiots et au final, le message du film est complètement éclipsé par les stéréotypes et les nombreuses blagues et remarques sur les personnes grosses. Pour conclure, ma vision que j'avais du film a bien changé et je ne compte pas le re-regarder de sitôt (ou jamais, c'est bien aussi). 

Mon avis sur L’Amour extra-large (Shallow Hal), 20 ans après sa sortie

L’Amour extra-large - Rosemary et Hal


L’amour extra-large (Shallow Hal en VO), réalisé par les Frères Farrelly (Dumb & Dumber, Mary à tout prix, Fous d’Irène, etc.) est un film que j’aimais beaucoup regarder quand j’étais plus jeune. Le long-métrage me semblait drôle, avec des personnages comiques et attachants. De plus, il paraissait prôner l’importance de la beauté intérieure. Sorti en novembre 2001, 20 années se sont donc écoulées depuis la sortie de Shallow Hal au cinéma et bien que le message principal du film soit important, on peut se demander s'il a réellement emprunté la meilleure voie pour véhiculer ce message. Voilà mon verdict. 


Voici un le synopsis du film:

A l'âge de neuf ans, Hal Larsen se voit conseiller par son père mourant de toujours fréquenter de jolies jeunes filles au corps "mince et parfait". A l'aube de son trentième anniversaire, Hal n'a toujours pas trouvé le grand amour, et pour cause, il est resté superficiel. Seul compte pour lui la beauté physique, le reste chez une femme n'a aucune importance à ses yeux. Un jour, il fait la connaissance de Tony Robbins, un gourou qui l'hypnotise et lui permet de discerner la beauté intérieure d'autrui. Hal voit alors en Rosemary Shanahan, qui pèse plus de 135 kilos et travaille dans l'humanitaire, la femme la plus belle du monde. Il tombe aussitôt amoureux d'elle.

Shallow Hal et la superficialité des personnages 

Everything you know about beauty is programmed. TV, magazines, movies. They're all telling you what's beautiful and what isn't — Tim Robbins

Le titre du long-métrage est beaucoup plus évocateur en version originale qu’en français : Shallow Hal, shallow en anglais signifiant alors superficiel. En effet, Hal, le personnage principal interprété par Jack Black, ne souhaite sortir qu’avec des belles femmes (c’est-à-dire une femme correspondant aux diktats de la beauté), alors que lui-même ne correspond pas aux codes de la beauté masculine. Il est toujours accompagné de son meilleur ami Mauricio (Jason Alexander), tout aussi - voire plus - superficiel que lui. L’extension de la superficialité de Mauricio est aussi mis en avant dans le film. Il souhaite rompre avec sa copine tout simplement car un de ses orteils est trop long. Mauricio incarne la superficialité à son paroxysme.

En 2021, Shallow Hal, malgré les valeurs qu’il se dit défendre, apparait être tout simplement grossophobe. De nombreuses blagues et remarques désobligeantes sur les personnes grosses pullulent. Je comprends que ces blagues soient présentes pour justement les critiquer, mais les personnages qui font les remarques (surtout Mauricio) ne sont jamais remis à leur place à cause de leur comportement. Le film va même jusqu’à justifier le comportement de Mauricio en lui attribuant un manque de confiance en lui à cause d’une anomalie génétique au bas de son dos. 


L’Amour extra-large - Rosemary et Hal dans un canoë
@20th Century Fox





La beauté intérieure vs. la beauté extérieure

She’s funny, she’s smart, she teaches self-esteem to sick kids. I would never believe a girl this beautiful could have such a great personality — Hal

Le long-métrage a pour message que la beauté intérieure prime sur la beauté extérieure, mais il peine à renvoyer ce message de manière juste et bienveillante. Le tout est en effet maladroitement exécuté. L'utilisation d'un fat suit sur une actrice mince est une pratique critiquée et encore débattue de nos jours (cela reste un costume qu’on peut enlever en fin de journée et le fat suit représente une croyance que dans chaque personne grosse sommeille une personne mince prête à éclore). De plus, ce qui est problématique dans le long-métrage, c’est comment la beauté intérieure est représentée chez Rosemary (Gwyneth Paltrow). En effet, pourquoi la beauté intérieure d’une femme grosse serait l’apparence d’une femme mince ? Shallow Hal, peut-être inconsciemment (donnons-leur le bénéfice du doute), envoie donc le message que la beauté réside tout de même dans la minceur.

Une scène qui se révèle être assez choquante se passe après que Hal soit dé-hypnotisé. Hal est amoureux de Rosemary, pourtant, il redoute de la voir et espère être de nouveau hypnotisé pour pouvoir être avec elle. De peur de la voir telle qu'elle est, il va même jusqu’à se tartiner les yeux de vaseline pour être incapable de la voir. On se demande quel message veut bien faire passer cette scène, sans aucun doute que Hal reste encore un homme superficiel, mais de manière sous-jacente, cette scène véhicule le message qu'une personne grosse est tellement repoussante qu'on ne préfère ne pas la voir. 

Certaines scènes, qui sont supposées être drôle, frôlent tout simplement le malaise, je pense notamment à une scène en particulier, à la fin du film : Hal se rend chez Rosemary pour la reconquérir et vu qu’il ne connaît pas vraiment sa réelle apparence, prend la bonne de maison pour Rosemary et l’embrasse passionnément. Cette scène est blessante et laisse supposer que les personnes grosses se ressemblent toutes.

Le métrage prend tout de même une piste intéressante à travers le personnage secondaire de Tanya. Tanya est une infirmière de l’hôpital où Rosemary fait du bénévolat. Elle est montrée comme une femme âgée et aigrie. On comprend plus tard qu’on voyait Tanya à travers le regard d’Hal et quand le personnage se retrouve seul avec Rosemary, on découvre que c’est une jeune femme et qu’elle est belle. Lors d’une conversation avec Rosemary, on comprend qu’elle sort avec Walt uniquement pour son argent. Le film montre qu’à cause de sa personnalité superficielle, sa beauté intérieure n’est pas attirante.

Les stéréotypes sur les personnes grosses

But, l don't know, no matter what l eat, my weight just seems to stay the same. So l figure, what the hell? l'm gonna eat what l want. — Rosemary

Un autre problème de cette production est sa représentation des personnes grossesShallow Hal pousse jusqu’au maximum les clichés blessants sur les personnes grosses. Rosemary est une femme grosse qui se trouve moche (“Look, I know what I am and I know what I'm not. I'm the girl who, you know, gets really good grades and who's not afraid to be funny. And I'm the girl who has a lot of friends who are boys and no boyfriends. I'm not beautiful, ok, and I never will be.”) et qui mange de grandes portions de nourriture. Il y a également de nombreux gags autour du fait qu'elle casse des chaises à cause de son poids. De plus, le fat suit que Paltrow porte est loin d'être réaliste, elle exagère les proportions et est loin de vraiment correspondre à la silhouette d'une personne de forte corpulence. Bien que le long-métrage soit une comédie, cela n’excuse pas tout le côté grotesque et blessant qui s’en dégage. Comment peut-on prôner le body positisme et se moquer des personnes grosses en même temps ? C'est complètement insensé.
L’Amour extra-large - Peter et Bobby Farelly et Gwyneth Paltrow fat suit
@20th Century Fox








 

Shallow Hal, 20 ans après, verdict

Shallow Hal est une production qui, en soi était déjà problématique lors de sa sortie, mais qui l’est davantage aujourd’hui, notamment avec les nombreux mouvements autour du body positivisme. Il vaut de rappeler que le film est réalisé par Peter et Bobby Farrelly, connus pour leurs comédies à l’humour parfois assez limite, et ce long-métrage n’y échappe guère. De plus, les seuls moments où quelques rires pourraient nous échapper résident dans les quelques quiproquos résultant du fait que Hal ne voit pas la réelle apparence de Rosemary. Cependant, cela ne suffit pas à relever le niveau. Shallow Hal, malgré toutes les bonnes intentions qu'il se dit avoir, reste un film avec des personnages pour la plupart idiots et au final, le message du film est complètement éclipsé par les stéréotypes et les nombreuses blagues et remarques sur les personnes grosses. Pour conclure, ma vision que j'avais du film a bien changé et je ne compte pas le re-regarder de sitôt (ou jamais, c'est bien aussi). 

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