Real Women Have Curves


Porté par une America Ferrera encore inconnue et dont c'est le premier long-métrage, Real Women Have Curves (Ana en VF) est une adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre de Josefina López et réalisé par Patricia Cardoso en 2002. Le film suit Ana, une jeune femme mexicano-Américaine qui vient juste de finir le lycée, mais qui ne peut pas aller à l'université à cause des responsabilités familiales qui lui sont imposées. Elle doit donc travailler à l'atelier de couture de sa soeur aînée Estela.

Real Women Have Curves est un film qui reste toujours aussi parlant, même 19 ans après sa sortie. Le long-métrage véhicule de nombreux sujets tels que le passage à l’âge adulte, le body positivisme ou encore la pression familiale. Ana a des rêves et des désirs d’indépendance. Elle a la possibilité d’aller à l’université, mais mis à part son professeur de littérature, personne au sein de sa famille ne la pousse à atteindre son véritable potentiel. Carmen, sa mère, a d’ailleurs une vision très limitée sur l’avenir d’Ana et selon elle, le plus important est que sa fille perde du poids pour avoir un bon mari et qu’elle puisse aider sa famille. Elle ne voit pas l'éducation supérieure d'Ana comme quelque chose d'important et va même jusqu’à la culpabiliser quand elle est acceptée dans l’université de ses rêves.

REAL WOMEN HAVE CURVES est un récit initiatique et au delà de montrer les problématiques familiales, le métrage va également illustrer l’éveil sexuel d’Ana alors qu’elle commence à sortir avec Jimmy, un camarade de classe. Une des moments culminants entre le jeune couple est la scène où ils vont coucher ensemble pour la première fois. Alors qu’ils sont dans le noir, Ana allume la lumière et demande à Jimmy de la regarder alors qu’elle se retrouve complètement nue devant un miroir : Wait! Turn the lights on. I want you to see me. See, this is what I look like. C'est une scène puissante où l’acceptation de son propre corps et son estime de soi sont mis en lumière. Il devient alors évident aux yeux des spectateurs qu’Ana n’est pas embarrassée par son corps (malgré les remarques incessantes de sa mère) et que l’opinion des autres importe peu.

Real Women Have Curves
@HBO Films / NewMarket Films



America Ferrera interprète ici son premier grand rôle au cinéma et elle dégage une puissance et une douceur qui rend son personnage crédible et attachant. Ana incarne alors une figure féminine forte qui n’a pas peur de rentrer dedans et de faire connaître haut et fort ses convictions. Elle n’a jamais peur d’affronter et de s’opposer à sa mère, tout particulièrement dans une scène où cette dernière réalise qu’Ana n’est plus vierge : 
- You’re not only fat, now you’re a puta!
- You would say that, wouldn’t you?
- Why didn't you value yourself? 
- ’Cause there's more to me than what's in between my legs!
Ana revendique alors sa valeur et rappelle à sa mère qu’elle est sa propre personne et qu’elle n’est plus une enfant. Une autre scène marquante du film se passe à l’atelier de couture d’Estela, la soeur d’Ana. A cause de la chaleur insoutenable, Ana se déshabille et se retrouve alors en sous-vêtements. Sa mère est horrifiée et embarrassée qu'Ana n'ait pas honte de montrer son corps. Ana arrive à convaincre toutes les femmes de l’atelier, dont sa soeur, de suivre son exemple. La suite de la scène est assez drôle : quand toutes les femmes de l’atelier se retrouvent en sous-vêtements pour comparer leur cellulite et leurs vergetures, sans aucune gêne et aucun jugement. C’est un moment intime et bienveillant qui fait chaud au cœur et qui fait sourire. 

“How dare anybody try to tell me how I should look like or what I should be when there is so much more to me than just my weight.” - Ana

REAL WOMEN HAVE CURVES est un film fort, mais qui reste, j’ai l’impression, relativement peu connu du public français, ce qui est fort dommage de part les messages et réflexions qu’il véhicule. Les différents thématiques abordées sont pertinentes et intemporelles et il est facile de s’identifier à Ana, n’importe l’âge que peut avoir le spectateur. 



Real Women Have Curves, un récit initiatique sous fond de pression familiale et de body acceptance

Real Women Have Curves


Porté par une America Ferrera encore inconnue et dont c'est le premier long-métrage, Real Women Have Curves (Ana en VF) est une adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre de Josefina López et réalisé par Patricia Cardoso en 2002. Le film suit Ana, une jeune femme mexicano-Américaine qui vient juste de finir le lycée, mais qui ne peut pas aller à l'université à cause des responsabilités familiales qui lui sont imposées. Elle doit donc travailler à l'atelier de couture de sa soeur aînée Estela.

Real Women Have Curves est un film qui reste toujours aussi parlant, même 19 ans après sa sortie. Le long-métrage véhicule de nombreux sujets tels que le passage à l’âge adulte, le body positivisme ou encore la pression familiale. Ana a des rêves et des désirs d’indépendance. Elle a la possibilité d’aller à l’université, mais mis à part son professeur de littérature, personne au sein de sa famille ne la pousse à atteindre son véritable potentiel. Carmen, sa mère, a d’ailleurs une vision très limitée sur l’avenir d’Ana et selon elle, le plus important est que sa fille perde du poids pour avoir un bon mari et qu’elle puisse aider sa famille. Elle ne voit pas l'éducation supérieure d'Ana comme quelque chose d'important et va même jusqu’à la culpabiliser quand elle est acceptée dans l’université de ses rêves.

REAL WOMEN HAVE CURVES est un récit initiatique et au delà de montrer les problématiques familiales, le métrage va également illustrer l’éveil sexuel d’Ana alors qu’elle commence à sortir avec Jimmy, un camarade de classe. Une des moments culminants entre le jeune couple est la scène où ils vont coucher ensemble pour la première fois. Alors qu’ils sont dans le noir, Ana allume la lumière et demande à Jimmy de la regarder alors qu’elle se retrouve complètement nue devant un miroir : Wait! Turn the lights on. I want you to see me. See, this is what I look like. C'est une scène puissante où l’acceptation de son propre corps et son estime de soi sont mis en lumière. Il devient alors évident aux yeux des spectateurs qu’Ana n’est pas embarrassée par son corps (malgré les remarques incessantes de sa mère) et que l’opinion des autres importe peu.

Real Women Have Curves
@HBO Films / NewMarket Films



America Ferrera interprète ici son premier grand rôle au cinéma et elle dégage une puissance et une douceur qui rend son personnage crédible et attachant. Ana incarne alors une figure féminine forte qui n’a pas peur de rentrer dedans et de faire connaître haut et fort ses convictions. Elle n’a jamais peur d’affronter et de s’opposer à sa mère, tout particulièrement dans une scène où cette dernière réalise qu’Ana n’est plus vierge : 
- You’re not only fat, now you’re a puta!
- You would say that, wouldn’t you?
- Why didn't you value yourself? 
- ’Cause there's more to me than what's in between my legs!
Ana revendique alors sa valeur et rappelle à sa mère qu’elle est sa propre personne et qu’elle n’est plus une enfant. Une autre scène marquante du film se passe à l’atelier de couture d’Estela, la soeur d’Ana. A cause de la chaleur insoutenable, Ana se déshabille et se retrouve alors en sous-vêtements. Sa mère est horrifiée et embarrassée qu'Ana n'ait pas honte de montrer son corps. Ana arrive à convaincre toutes les femmes de l’atelier, dont sa soeur, de suivre son exemple. La suite de la scène est assez drôle : quand toutes les femmes de l’atelier se retrouvent en sous-vêtements pour comparer leur cellulite et leurs vergetures, sans aucune gêne et aucun jugement. C’est un moment intime et bienveillant qui fait chaud au cœur et qui fait sourire. 

“How dare anybody try to tell me how I should look like or what I should be when there is so much more to me than just my weight.” - Ana

REAL WOMEN HAVE CURVES est un film fort, mais qui reste, j’ai l’impression, relativement peu connu du public français, ce qui est fort dommage de part les messages et réflexions qu’il véhicule. Les différents thématiques abordées sont pertinentes et intemporelles et il est facile de s’identifier à Ana, n’importe l’âge que peut avoir le spectateur. 



L’Amour extra-large - Rosemary et Hal


L’amour extra-large (Shallow Hal en VO), réalisé par les Frères Farrelly (Dumb & Dumber, Mary à tout prix, Fous d’Irène, etc.) est un film que j’aimais beaucoup regarder quand j’étais plus jeune. Le long-métrage me semblait drôle, avec des personnages comiques et attachants. De plus, il paraissait prôner l’importance de la beauté intérieure. Sorti en novembre 2001, 20 années se sont donc écoulées depuis la sortie de Shallow Hal au cinéma et bien que le message principal du film soit important, on peut se demander s'il a réellement emprunté la meilleure voie pour véhiculer ce message. Voilà mon verdict. 


Voici un le synopsis du film:

A l'âge de neuf ans, Hal Larsen se voit conseiller par son père mourant de toujours fréquenter de jolies jeunes filles au corps "mince et parfait". A l'aube de son trentième anniversaire, Hal n'a toujours pas trouvé le grand amour, et pour cause, il est resté superficiel. Seul compte pour lui la beauté physique, le reste chez une femme n'a aucune importance à ses yeux. Un jour, il fait la connaissance de Tony Robbins, un gourou qui l'hypnotise et lui permet de discerner la beauté intérieure d'autrui. Hal voit alors en Rosemary Shanahan, qui pèse plus de 135 kilos et travaille dans l'humanitaire, la femme la plus belle du monde. Il tombe aussitôt amoureux d'elle.

Shallow Hal et la superficialité des personnages 

Everything you know about beauty is programmed. TV, magazines, movies. They're all telling you what's beautiful and what isn't — Tim Robbins

Le titre du long-métrage est beaucoup plus évocateur en version originale qu’en français : Shallow Hal, shallow en anglais signifiant alors superficiel. En effet, Hal, le personnage principal interprété par Jack Black, ne souhaite sortir qu’avec des belles femmes (c’est-à-dire une femme correspondant aux diktats de la beauté), alors que lui-même ne correspond pas aux codes de la beauté masculine. Il est toujours accompagné de son meilleur ami Mauricio (Jason Alexander), tout aussi - voire plus - superficiel que lui. L’extension de la superficialité de Mauricio est aussi mis en avant dans le film. Il souhaite rompre avec sa copine tout simplement car un de ses orteils est trop long. Mauricio incarne la superficialité à son paroxysme.

En 2021, Shallow Hal, malgré les valeurs qu’il se dit défendre, apparait être tout simplement grossophobe. De nombreuses blagues et remarques désobligeantes sur les personnes grosses pullulent. Je comprends que ces blagues soient présentes pour justement les critiquer, mais les personnages qui font les remarques (surtout Mauricio) ne sont jamais remis à leur place à cause de leur comportement. Le film va même jusqu’à justifier le comportement de Mauricio en lui attribuant un manque de confiance en lui à cause d’une anomalie génétique au bas de son dos. 


L’Amour extra-large - Rosemary et Hal dans un canoë
@20th Century Fox





La beauté intérieure vs. la beauté extérieure

She’s funny, she’s smart, she teaches self-esteem to sick kids. I would never believe a girl this beautiful could have such a great personality — Hal

Le long-métrage a pour message que la beauté intérieure prime sur la beauté extérieure, mais il peine à renvoyer ce message de manière juste et bienveillante. Le tout est en effet maladroitement exécuté. L'utilisation d'un fat suit sur une actrice mince est une pratique critiquée et encore débattue de nos jours (cela reste un costume qu’on peut enlever en fin de journée et le fat suit représente une croyance que dans chaque personne grosse sommeille une personne mince prête à éclore). De plus, ce qui est problématique dans le long-métrage, c’est comment la beauté intérieure est représentée chez Rosemary (Gwyneth Paltrow). En effet, pourquoi la beauté intérieure d’une femme grosse serait l’apparence d’une femme mince ? Shallow Hal, peut-être inconsciemment (donnons-leur le bénéfice du doute), envoie donc le message que la beauté réside tout de même dans la minceur.

Une scène qui se révèle être assez choquante se passe après que Hal soit dé-hypnotisé. Hal est amoureux de Rosemary, pourtant, il redoute de la voir et espère être de nouveau hypnotisé pour pouvoir être avec elle. De peur de la voir telle qu'elle est, il va même jusqu’à se tartiner les yeux de vaseline pour être incapable de la voir. On se demande quel message veut bien faire passer cette scène, sans aucun doute que Hal reste encore un homme superficiel, mais de manière sous-jacente, cette scène véhicule le message qu'une personne grosse est tellement repoussante qu'on ne préfère ne pas la voir. 

Certaines scènes, qui sont supposées être drôle, frôlent tout simplement le malaise, je pense notamment à une scène en particulier, à la fin du film : Hal se rend chez Rosemary pour la reconquérir et vu qu’il ne connaît pas vraiment sa réelle apparence, prend la bonne de maison pour Rosemary et l’embrasse passionnément. Cette scène est blessante et laisse supposer que les personnes grosses se ressemblent toutes.

Le métrage prend tout de même une piste intéressante à travers le personnage secondaire de Tanya. Tanya est une infirmière de l’hôpital où Rosemary fait du bénévolat. Elle est montrée comme une femme âgée et aigrie. On comprend plus tard qu’on voyait Tanya à travers le regard d’Hal et quand le personnage se retrouve seul avec Rosemary, on découvre que c’est une jeune femme et qu’elle est belle. Lors d’une conversation avec Rosemary, on comprend qu’elle sort avec Walt uniquement pour son argent. Le film montre qu’à cause de sa personnalité superficielle, sa beauté intérieure n’est pas attirante.

Les stéréotypes sur les personnes grosses

But, l don't know, no matter what l eat, my weight just seems to stay the same. So l figure, what the hell? l'm gonna eat what l want. — Rosemary

Un autre problème de cette production est sa représentation des personnes grossesShallow Hal pousse jusqu’au maximum les clichés blessants sur les personnes grosses. Rosemary est une femme grosse qui se trouve moche (“Look, I know what I am and I know what I'm not. I'm the girl who, you know, gets really good grades and who's not afraid to be funny. And I'm the girl who has a lot of friends who are boys and no boyfriends. I'm not beautiful, ok, and I never will be.”) et qui mange de grandes portions de nourriture. Il y a également de nombreux gags autour du fait qu'elle casse des chaises à cause de son poids. De plus, le fat suit que Paltrow porte est loin d'être réaliste, elle exagère les proportions et est loin de vraiment correspondre à la silhouette d'une personne de forte corpulence. Bien que le long-métrage soit une comédie, cela n’excuse pas tout le côté grotesque et blessant qui s’en dégage. Comment peut-on prôner le body positisme et se moquer des personnes grosses en même temps ? C'est complètement insensé.
L’Amour extra-large - Peter et Bobby Farelly et Gwyneth Paltrow fat suit
@20th Century Fox








 

Shallow Hal, 20 ans après, verdict

Shallow Hal est une production qui, en soi était déjà problématique lors de sa sortie, mais qui l’est davantage aujourd’hui, notamment avec les nombreux mouvements autour du body positivisme. Il vaut de rappeler que le film est réalisé par Peter et Bobby Farrelly, connus pour leurs comédies à l’humour parfois assez limite, et ce long-métrage n’y échappe guère. De plus, les seuls moments où quelques rires pourraient nous échapper résident dans les quelques quiproquos résultant du fait que Hal ne voit pas la réelle apparence de Rosemary. Cependant, cela ne suffit pas à relever le niveau. Shallow Hal, malgré toutes les bonnes intentions qu'il se dit avoir, reste un film avec des personnages pour la plupart idiots et au final, le message du film est complètement éclipsé par les stéréotypes et les nombreuses blagues et remarques sur les personnes grosses. Pour conclure, ma vision que j'avais du film a bien changé et je ne compte pas le re-regarder de sitôt (ou jamais, c'est bien aussi). 

Mon avis sur L’Amour extra-large (Shallow Hal), 20 ans après sa sortie

L’Amour extra-large - Rosemary et Hal


L’amour extra-large (Shallow Hal en VO), réalisé par les Frères Farrelly (Dumb & Dumber, Mary à tout prix, Fous d’Irène, etc.) est un film que j’aimais beaucoup regarder quand j’étais plus jeune. Le long-métrage me semblait drôle, avec des personnages comiques et attachants. De plus, il paraissait prôner l’importance de la beauté intérieure. Sorti en novembre 2001, 20 années se sont donc écoulées depuis la sortie de Shallow Hal au cinéma et bien que le message principal du film soit important, on peut se demander s'il a réellement emprunté la meilleure voie pour véhiculer ce message. Voilà mon verdict. 


Voici un le synopsis du film:

A l'âge de neuf ans, Hal Larsen se voit conseiller par son père mourant de toujours fréquenter de jolies jeunes filles au corps "mince et parfait". A l'aube de son trentième anniversaire, Hal n'a toujours pas trouvé le grand amour, et pour cause, il est resté superficiel. Seul compte pour lui la beauté physique, le reste chez une femme n'a aucune importance à ses yeux. Un jour, il fait la connaissance de Tony Robbins, un gourou qui l'hypnotise et lui permet de discerner la beauté intérieure d'autrui. Hal voit alors en Rosemary Shanahan, qui pèse plus de 135 kilos et travaille dans l'humanitaire, la femme la plus belle du monde. Il tombe aussitôt amoureux d'elle.

Shallow Hal et la superficialité des personnages 

Everything you know about beauty is programmed. TV, magazines, movies. They're all telling you what's beautiful and what isn't — Tim Robbins

Le titre du long-métrage est beaucoup plus évocateur en version originale qu’en français : Shallow Hal, shallow en anglais signifiant alors superficiel. En effet, Hal, le personnage principal interprété par Jack Black, ne souhaite sortir qu’avec des belles femmes (c’est-à-dire une femme correspondant aux diktats de la beauté), alors que lui-même ne correspond pas aux codes de la beauté masculine. Il est toujours accompagné de son meilleur ami Mauricio (Jason Alexander), tout aussi - voire plus - superficiel que lui. L’extension de la superficialité de Mauricio est aussi mis en avant dans le film. Il souhaite rompre avec sa copine tout simplement car un de ses orteils est trop long. Mauricio incarne la superficialité à son paroxysme.

En 2021, Shallow Hal, malgré les valeurs qu’il se dit défendre, apparait être tout simplement grossophobe. De nombreuses blagues et remarques désobligeantes sur les personnes grosses pullulent. Je comprends que ces blagues soient présentes pour justement les critiquer, mais les personnages qui font les remarques (surtout Mauricio) ne sont jamais remis à leur place à cause de leur comportement. Le film va même jusqu’à justifier le comportement de Mauricio en lui attribuant un manque de confiance en lui à cause d’une anomalie génétique au bas de son dos. 


L’Amour extra-large - Rosemary et Hal dans un canoë
@20th Century Fox





La beauté intérieure vs. la beauté extérieure

She’s funny, she’s smart, she teaches self-esteem to sick kids. I would never believe a girl this beautiful could have such a great personality — Hal

Le long-métrage a pour message que la beauté intérieure prime sur la beauté extérieure, mais il peine à renvoyer ce message de manière juste et bienveillante. Le tout est en effet maladroitement exécuté. L'utilisation d'un fat suit sur une actrice mince est une pratique critiquée et encore débattue de nos jours (cela reste un costume qu’on peut enlever en fin de journée et le fat suit représente une croyance que dans chaque personne grosse sommeille une personne mince prête à éclore). De plus, ce qui est problématique dans le long-métrage, c’est comment la beauté intérieure est représentée chez Rosemary (Gwyneth Paltrow). En effet, pourquoi la beauté intérieure d’une femme grosse serait l’apparence d’une femme mince ? Shallow Hal, peut-être inconsciemment (donnons-leur le bénéfice du doute), envoie donc le message que la beauté réside tout de même dans la minceur.

Une scène qui se révèle être assez choquante se passe après que Hal soit dé-hypnotisé. Hal est amoureux de Rosemary, pourtant, il redoute de la voir et espère être de nouveau hypnotisé pour pouvoir être avec elle. De peur de la voir telle qu'elle est, il va même jusqu’à se tartiner les yeux de vaseline pour être incapable de la voir. On se demande quel message veut bien faire passer cette scène, sans aucun doute que Hal reste encore un homme superficiel, mais de manière sous-jacente, cette scène véhicule le message qu'une personne grosse est tellement repoussante qu'on ne préfère ne pas la voir. 

Certaines scènes, qui sont supposées être drôle, frôlent tout simplement le malaise, je pense notamment à une scène en particulier, à la fin du film : Hal se rend chez Rosemary pour la reconquérir et vu qu’il ne connaît pas vraiment sa réelle apparence, prend la bonne de maison pour Rosemary et l’embrasse passionnément. Cette scène est blessante et laisse supposer que les personnes grosses se ressemblent toutes.

Le métrage prend tout de même une piste intéressante à travers le personnage secondaire de Tanya. Tanya est une infirmière de l’hôpital où Rosemary fait du bénévolat. Elle est montrée comme une femme âgée et aigrie. On comprend plus tard qu’on voyait Tanya à travers le regard d’Hal et quand le personnage se retrouve seul avec Rosemary, on découvre que c’est une jeune femme et qu’elle est belle. Lors d’une conversation avec Rosemary, on comprend qu’elle sort avec Walt uniquement pour son argent. Le film montre qu’à cause de sa personnalité superficielle, sa beauté intérieure n’est pas attirante.

Les stéréotypes sur les personnes grosses

But, l don't know, no matter what l eat, my weight just seems to stay the same. So l figure, what the hell? l'm gonna eat what l want. — Rosemary

Un autre problème de cette production est sa représentation des personnes grossesShallow Hal pousse jusqu’au maximum les clichés blessants sur les personnes grosses. Rosemary est une femme grosse qui se trouve moche (“Look, I know what I am and I know what I'm not. I'm the girl who, you know, gets really good grades and who's not afraid to be funny. And I'm the girl who has a lot of friends who are boys and no boyfriends. I'm not beautiful, ok, and I never will be.”) et qui mange de grandes portions de nourriture. Il y a également de nombreux gags autour du fait qu'elle casse des chaises à cause de son poids. De plus, le fat suit que Paltrow porte est loin d'être réaliste, elle exagère les proportions et est loin de vraiment correspondre à la silhouette d'une personne de forte corpulence. Bien que le long-métrage soit une comédie, cela n’excuse pas tout le côté grotesque et blessant qui s’en dégage. Comment peut-on prôner le body positisme et se moquer des personnes grosses en même temps ? C'est complètement insensé.
L’Amour extra-large - Peter et Bobby Farelly et Gwyneth Paltrow fat suit
@20th Century Fox








 

Shallow Hal, 20 ans après, verdict

Shallow Hal est une production qui, en soi était déjà problématique lors de sa sortie, mais qui l’est davantage aujourd’hui, notamment avec les nombreux mouvements autour du body positivisme. Il vaut de rappeler que le film est réalisé par Peter et Bobby Farrelly, connus pour leurs comédies à l’humour parfois assez limite, et ce long-métrage n’y échappe guère. De plus, les seuls moments où quelques rires pourraient nous échapper résident dans les quelques quiproquos résultant du fait que Hal ne voit pas la réelle apparence de Rosemary. Cependant, cela ne suffit pas à relever le niveau. Shallow Hal, malgré toutes les bonnes intentions qu'il se dit avoir, reste un film avec des personnages pour la plupart idiots et au final, le message du film est complètement éclipsé par les stéréotypes et les nombreuses blagues et remarques sur les personnes grosses. Pour conclure, ma vision que j'avais du film a bien changé et je ne compte pas le re-regarder de sitôt (ou jamais, c'est bien aussi). 

the-call-film-coreen


The Call est un film coréen réalisé par Lee Chung-hyun, dont c’est le premier long-métrage, et qui est disponible sur Netflix depuis Novembre 2020. Le film suit Kim Seo-yeon (Park Shin-hye), une jeune femme qui emménage dans sa maison d’enfance et qui ayant perdu son téléphone portable, décide d’utiliser le vieux téléphone de la maison. Seo-yeon reçoit des appels étranges de Oh Young-soo (Jeon Jong-seo), une jeune femme qui semble être en danger. Elle découvre assez vite que la jeune femme habite dans la même demeure, mais 20 ans auparavant.

L’intrigue de The call se déroule en 1999 et en 2019 simultanément. En 1999, on suit Young-soo, une jeune femme tourmentée qui semble être prisonnière chez elle, surveillée de près par sa mère adoptive; tandis qu’on suit Seo-yeon en 2019, qui retourne dans sa maison d’enfance pour rendre visite à sa mère atteinte d’un cancer, mais dont elle n’est pas vraiment proche. Une amitié surprenante va se tisser entre les jeunes femmes qui souffrent toute deux de solitude. 

THE CALL repose sur la théorie du chaos et le concept de l’effet papillon. Cette connexion entre le passé et le futur va permettre à Seo-yeon de voir sa vie complètement modifiée à de nombreuses reprises pendant le film. D’ailleurs, les scènes où le présent actuel disparaît pour être remplacé par un autre est visuellement très bien exécuté. Le film fait alors réfléchir sur les conséquences que peuvent entrainer les modifications d'évènements passés, et bien qu’on puisse être insatisfait de notre vie, changer notre passé et effacer un événement tragique peut entraîner de lourdes conséquences qui deviennent alors irréversibles. Modifier le passé revient alors à ouvrir la boîte de Pandore.

Le film mêle avec aisance plusieurs genres cinématographiques et se situe donc entre le thriller, le film d’horreur et le film de SF. Ce mélange pourrait déplaire et en décontenancer plus d’un, mais je trouve que le réalisateur s’en sort plutôt bien et je ne me suis jamais sentie perdue. THE CALL a un bon rythme, avec une intrigue qui s’installe assez vite, mais sans précipitation. Le film devient vers la fin une course contre la montre et on se demande bien comment tout ça va bien pouvoir se terminer. Le long-métrage arrive à tenir en haleine jusqu'au bout.

the-call-jeon-jong-seo



Bien étendu, avec ce genre de récits, il est bien trop rare d’éviter les incohérences et les questions sans réponseTHE CALL s’en sort pourtant plutôt bien, ceci dit, jusqu'à la fin, ou pour être plus précis, la scène de mid-credit. Le film offre une fin surprenante en deux temps, ce qui est une preuve d’audace de la part du réalisateur. Cette deuxième fin/scène post-générique est cependant teinté d’incohérence et engendre alors les théories les plus folles dans la tète du spectateur. Alors que le schéma narratif était clair et cohérent, c'est dommage de perdre le spectateur à cause de cette fin.

Quand aux actrices, elles livrent chacune ici une prestation des plus remarquables, notamment Jeon Jong-seo, qui incarne la mystérieuse et perturbée Young-soo, dont c'était seulement le deuxième rôle de toute sa carrière. Cette actrice, avec un jeu pareil, devrait avoir une belle carrière qui s'annonce devant elle.

THE CALL reste un film bien construit, dynamique et divertissant et mis à part cette fin qui peut laisser un gout amer, il vaut le coup d'être visionné.


The Call, un thriller SF efficace et surprenant

the-call-film-coreen


The Call est un film coréen réalisé par Lee Chung-hyun, dont c’est le premier long-métrage, et qui est disponible sur Netflix depuis Novembre 2020. Le film suit Kim Seo-yeon (Park Shin-hye), une jeune femme qui emménage dans sa maison d’enfance et qui ayant perdu son téléphone portable, décide d’utiliser le vieux téléphone de la maison. Seo-yeon reçoit des appels étranges de Oh Young-soo (Jeon Jong-seo), une jeune femme qui semble être en danger. Elle découvre assez vite que la jeune femme habite dans la même demeure, mais 20 ans auparavant.

L’intrigue de The call se déroule en 1999 et en 2019 simultanément. En 1999, on suit Young-soo, une jeune femme tourmentée qui semble être prisonnière chez elle, surveillée de près par sa mère adoptive; tandis qu’on suit Seo-yeon en 2019, qui retourne dans sa maison d’enfance pour rendre visite à sa mère atteinte d’un cancer, mais dont elle n’est pas vraiment proche. Une amitié surprenante va se tisser entre les jeunes femmes qui souffrent toute deux de solitude. 

THE CALL repose sur la théorie du chaos et le concept de l’effet papillon. Cette connexion entre le passé et le futur va permettre à Seo-yeon de voir sa vie complètement modifiée à de nombreuses reprises pendant le film. D’ailleurs, les scènes où le présent actuel disparaît pour être remplacé par un autre est visuellement très bien exécuté. Le film fait alors réfléchir sur les conséquences que peuvent entrainer les modifications d'évènements passés, et bien qu’on puisse être insatisfait de notre vie, changer notre passé et effacer un événement tragique peut entraîner de lourdes conséquences qui deviennent alors irréversibles. Modifier le passé revient alors à ouvrir la boîte de Pandore.

Le film mêle avec aisance plusieurs genres cinématographiques et se situe donc entre le thriller, le film d’horreur et le film de SF. Ce mélange pourrait déplaire et en décontenancer plus d’un, mais je trouve que le réalisateur s’en sort plutôt bien et je ne me suis jamais sentie perdue. THE CALL a un bon rythme, avec une intrigue qui s’installe assez vite, mais sans précipitation. Le film devient vers la fin une course contre la montre et on se demande bien comment tout ça va bien pouvoir se terminer. Le long-métrage arrive à tenir en haleine jusqu'au bout.

the-call-jeon-jong-seo



Bien étendu, avec ce genre de récits, il est bien trop rare d’éviter les incohérences et les questions sans réponseTHE CALL s’en sort pourtant plutôt bien, ceci dit, jusqu'à la fin, ou pour être plus précis, la scène de mid-credit. Le film offre une fin surprenante en deux temps, ce qui est une preuve d’audace de la part du réalisateur. Cette deuxième fin/scène post-générique est cependant teinté d’incohérence et engendre alors les théories les plus folles dans la tète du spectateur. Alors que le schéma narratif était clair et cohérent, c'est dommage de perdre le spectateur à cause de cette fin.

Quand aux actrices, elles livrent chacune ici une prestation des plus remarquables, notamment Jeon Jong-seo, qui incarne la mystérieuse et perturbée Young-soo, dont c'était seulement le deuxième rôle de toute sa carrière. Cette actrice, avec un jeu pareil, devrait avoir une belle carrière qui s'annonce devant elle.

THE CALL reste un film bien construit, dynamique et divertissant et mis à part cette fin qui peut laisser un gout amer, il vaut le coup d'être visionné.





On se retrouve sur Le Rewind Club après quelques mois d’absence et quoi de mieux pour se retrouver qu’avec un article spécial Halloween ? Cette année, l’article sera quelque peu différent. En effet, si vous êtes familier avec mes précédents articles d’Halloween, j’étais assez clair sur le fait que je n’aimais pas les films d’horreur. Je peux vous annoncer que ceci fait partie du passé et que cet article contiendra des films cultes d’horreur que j’ai pu découvrir depuis l’année dernière, dont de nombreux que j’ai redouté de regarder pendant toute mon enfance.


Scream - réalisé par Wes Craven en 1996

Terrorisée par un serial killer s'inspirant des plus grands films d'horreur pour exécuter ses crimes, une petite ville devient le terrain d'une vaste enquête où tout le monde est suspect...


Vu pour la première fois en 2020 avec mon meilleur amiSCREAM fut un véritable coup de cœur. Tout droit de l’imagination de Kevin Williamson, le créateur de Dawson, le film dégage une vibe très teenager, mais avec un tueur masqué qui va tuer sans pitié une bande de lycéens. SCREAM et son tueur Ghostface sont un symbole culte du genre de l’horreur, rendant de nouveau populaire le slasher et sortiront au cinéma les années suivantes Souviens-toi l’été dernier en 1997 ou encore Urban Legend en 1998. Le long-métrage, et d'autres films du même genre, seront même parodiés dans la fameuse série de films Scary Movie (2000-2013). SCREAM est aussi un long-métrage qui offre un traitement méta du genre de l’horreur, personnifié à travers le personnage de Randy, un aficionado du genre qui, au cours du film, listera les règles pour survivre à un film d’horreur. Le film reprend également les caractéristiques du whodunit et on s’évertue tout au long du film à deviner qui se cache dernière le masque de Ghostface avec les indices qu’on veut bien nous donner. Les personnages sont attachants et Sidney Prescott est une héroïne badass qui s’émancipe assez vite de son rôle de victime. Plus d’une vingtaine d’années après la sortie du premier film, avec des suites convaincantes et d’autre moins (Scream 3…), un cinquième volet sera dans les salles de cinéma en janvier 2022.


Jennifer’s Body - réalisé par Karyn Kusama en 2009



Needy et Jennifer, lycéennes, se connaissent depuis l'enfance. Un soir, les deux jeunes filles assistent au concert du groupe Low Shoulder. Mais en pleine représentation, un dramatique incendie ravage les lieux. Les deux copines réussissent à s'échapper. Jennifer accepte alors l'invitation de Nikolai, le leader du groupe, pour une virée qui va la changer à jamais.


Au premier abord, jennifer's body est une comédie horrifique tout ce qu’il a de plus banal. Le long-métrage a même été un échec lors de sa sortie en salles et c’est seulement quelques années plus tard qu’il a gagné en notoriété. En plus d’être un très bon film pop-corn, JENNIFER'S BODY est surtout un film d’horreur féministe, qui plus est réalisé par une femme et qui était peut-être trop en avance sur son temps pour qu’on puisse comprendre la réelle nature du film. Au moment de sa sortie, le film est surtout annoncé comme étant un film d’horreur sexy avec en-tête d'affiche Megan Fox, reconnue deja à l’époque comme un sex-symbol. Pourtant, quand le film sort au cinéma, c’est la déception, le film n’a rien de sexy et les dialogues sont jugés idiots. JENNIFER'S BODY fut victime d'un marketing trompeur et c’est seulement des années après, et avec le mouvement #MeToo, que JENNIFER'S BODY est reconnue comme un long-métrage avec une forte dimension féministe, dénonçant notamment l’hypersexualisation des femmes. Il traite également de l’amitié toxique et de la co-dépendance. Une scène du film fit d'ailleurs énormément débat : celle du baiser entre Needy et Jennifer. Vu par la plupart des critiques comme une scène servant juste à attirer les ados en chaleur, la scène sert en réalité à montrer la tension sexuelle entre les deux jeunes femmes et les réels sentiments de Needy pour Jennifer, arborant alors une représentation queer. JENNIFER'S BODY reste avant tout un film réalisé par une femme pour les femmes, et ça a son importance dans le monde du cinéma.


Happy Death Day - réalisé par Christopher Landon en 2017



Prisonnière d’une boucle temporelle, Tree, étudiante, revit sans cesse le jour de son meurtre. Une journée apparemment banale qui s’achève systématiquement par sa mort atroce. Finira-t-elle par découvrir l’identité de son tueur ?


Une comédie horrifique qui se passe dans une boucle temporelle, il fallait y penser et Happy Death Day en est un parfait résultat. Tree se retrouve être poursuivie par un tueur masqué, et alors que la plupart des héroïnes principales de slashers échappent à la mort, l’héroïne de HAPPY DEATH DAY se voit être condamné à revivre de nombreuses fois une mort douloureuse et macabre. Le jeune femme doit en effet trouver l’identité de son meurtrier pour être délivrée de la boucle temporelle. En plus d’être une comédie horrifique, un autre genre se cache derrière le long-métrage, celui du coming-of-age story. Au début de l’histoire, Tree est loin d’être un personnage sympathique et attachant, c’est une party-girl un peu froide et méchante, mais dans sa malheureuse aventure, la jeune femme va se rendre compte de son mauvais comportement avec les autres et décide de changer pour le mieux. HAPPY DEATH DAY en prenant un concept maintes fois utilisé au cinéma, arrive tout de même à se démarquer, car la boucle temporelle a rarement été utilisé dans le genre horrifique. Cela apporte donc un brin de nouveauté au sous-genre du slasher. Bien que le film ne soit pas réellement effrayant et ne mise pas sur les jump scares, HAPPY DEATH DAY reste un film fun et divertissant qu'on prend plaisir à regarder.


Halloween - réalisé par John Carpenter en 1978



La nuit d'Halloween 1963. Le jeune Michael Myers se précipite dans la chambre de sa soeur aînée et la poignarde sauvagement. Après son geste, Michael se mure dans le silence et est interné dans un asile psychiatrique. Quinze ans plus tard, il s'échappe de l'hôpital et retourne sur les lieux de son crime. Il s'en prend alors aux adolescents de la ville.


Le saint Graal du film d’horreur et quoi de mieux que de regarder Halloween le soir d’Halloween ? Le long-métrage de Carpenter est un classique qui eut un impact conséquent sur le septième art. Halloween, qu’on soit d’accord ou non, est considéré comme le premier slasher (d’autres citeront Black Chirstmas de Bob Clark, en 1974) ou du moins comme le film qui va populariser le genre, ouvrant ainsi la voie à d’autres films, tels que Friday the 13th, A Nightmare on Elm Street et bien entendu Scream dans les années 90, qui dépouillera et modernisera le genre. HALLOWEEN reste un film qui ne fait pas dans la démesure, le scénario est relativement simpliste et limpide, la musique est sobre mais percutante, et ce sont sûrement ces éléments qui font que le long-métrage échappe à l’usure du temps. Michael Myers, avec son aura angoissante, son absence d’émotions et qui tue sans véritable raison, est un boogeyman tout simplement terrifiant. Quant à Laurie Strode, elle incarne la parfaite final girl, studieuse et virginale, et qui finira par affronter le tueur. La saga HALLOWEEN continue d’attirer les foules depuis quatre décennies et compte 12 films à son actif. En 2018, 40 ans après la sortie du premier film, sort un nouveau film HALLOWEEN qui fait office de suite directe et qui ne tient alors pas compte de toutes les suites sorties auparavant. Deux autres suites complète cette nouvelle trilogie, HALLOWEEN Kills, sorti en octobre 2021 et HALLOWEEN EndS, avec une sortie prévue en 2022. 




BONUS TV SERIES


Cha Hyeon-soo est solitaire et suicidaire depuis la mort de sa famille. Il emménage dans un nouvel appartement d'une résidence plutôt tranquille. Très vite, les choses dégénèrent quand ses voisins, mais aussi les citadins, se transforment en monstres féroces. Avec l’aide des autres résidents, il va tenter de survivre…

sweet Home offre une touche originale à la typique apocalyspe de zombies, puisqu'ici, les humains se transforment en monstres. Avec son format court (10 épisodes de 50 min), le récit est dynamique et offre du pur divertissement. A travers les monstres, SWEET HOME aborde la nature humaine et les désirs qui dirigent la vie de l'être humain. L’atmosphère y est pesante et les protagonistes sont toujours sur le qui-vive. Cha Hyeon-soo est un personnage principal attachant, bien qu’il ne se démarque pas des autres jeunes héros solitaires et torturés. Malgré des SFX moyens et une fin en cliffhanger, SWEET HOME est un drama horrifique jouissif à regarder.



Halloween Movies IV — On regarde quoi le soir d'Halloween ?




On se retrouve sur Le Rewind Club après quelques mois d’absence et quoi de mieux pour se retrouver qu’avec un article spécial Halloween ? Cette année, l’article sera quelque peu différent. En effet, si vous êtes familier avec mes précédents articles d’Halloween, j’étais assez clair sur le fait que je n’aimais pas les films d’horreur. Je peux vous annoncer que ceci fait partie du passé et que cet article contiendra des films cultes d’horreur que j’ai pu découvrir depuis l’année dernière, dont de nombreux que j’ai redouté de regarder pendant toute mon enfance.


Scream - réalisé par Wes Craven en 1996

Terrorisée par un serial killer s'inspirant des plus grands films d'horreur pour exécuter ses crimes, une petite ville devient le terrain d'une vaste enquête où tout le monde est suspect...


Vu pour la première fois en 2020 avec mon meilleur amiSCREAM fut un véritable coup de cœur. Tout droit de l’imagination de Kevin Williamson, le créateur de Dawson, le film dégage une vibe très teenager, mais avec un tueur masqué qui va tuer sans pitié une bande de lycéens. SCREAM et son tueur Ghostface sont un symbole culte du genre de l’horreur, rendant de nouveau populaire le slasher et sortiront au cinéma les années suivantes Souviens-toi l’été dernier en 1997 ou encore Urban Legend en 1998. Le long-métrage, et d'autres films du même genre, seront même parodiés dans la fameuse série de films Scary Movie (2000-2013). SCREAM est aussi un long-métrage qui offre un traitement méta du genre de l’horreur, personnifié à travers le personnage de Randy, un aficionado du genre qui, au cours du film, listera les règles pour survivre à un film d’horreur. Le film reprend également les caractéristiques du whodunit et on s’évertue tout au long du film à deviner qui se cache dernière le masque de Ghostface avec les indices qu’on veut bien nous donner. Les personnages sont attachants et Sidney Prescott est une héroïne badass qui s’émancipe assez vite de son rôle de victime. Plus d’une vingtaine d’années après la sortie du premier film, avec des suites convaincantes et d’autre moins (Scream 3…), un cinquième volet sera dans les salles de cinéma en janvier 2022.


Jennifer’s Body - réalisé par Karyn Kusama en 2009



Needy et Jennifer, lycéennes, se connaissent depuis l'enfance. Un soir, les deux jeunes filles assistent au concert du groupe Low Shoulder. Mais en pleine représentation, un dramatique incendie ravage les lieux. Les deux copines réussissent à s'échapper. Jennifer accepte alors l'invitation de Nikolai, le leader du groupe, pour une virée qui va la changer à jamais.


Au premier abord, jennifer's body est une comédie horrifique tout ce qu’il a de plus banal. Le long-métrage a même été un échec lors de sa sortie en salles et c’est seulement quelques années plus tard qu’il a gagné en notoriété. En plus d’être un très bon film pop-corn, JENNIFER'S BODY est surtout un film d’horreur féministe, qui plus est réalisé par une femme et qui était peut-être trop en avance sur son temps pour qu’on puisse comprendre la réelle nature du film. Au moment de sa sortie, le film est surtout annoncé comme étant un film d’horreur sexy avec en-tête d'affiche Megan Fox, reconnue deja à l’époque comme un sex-symbol. Pourtant, quand le film sort au cinéma, c’est la déception, le film n’a rien de sexy et les dialogues sont jugés idiots. JENNIFER'S BODY fut victime d'un marketing trompeur et c’est seulement des années après, et avec le mouvement #MeToo, que JENNIFER'S BODY est reconnue comme un long-métrage avec une forte dimension féministe, dénonçant notamment l’hypersexualisation des femmes. Il traite également de l’amitié toxique et de la co-dépendance. Une scène du film fit d'ailleurs énormément débat : celle du baiser entre Needy et Jennifer. Vu par la plupart des critiques comme une scène servant juste à attirer les ados en chaleur, la scène sert en réalité à montrer la tension sexuelle entre les deux jeunes femmes et les réels sentiments de Needy pour Jennifer, arborant alors une représentation queer. JENNIFER'S BODY reste avant tout un film réalisé par une femme pour les femmes, et ça a son importance dans le monde du cinéma.


Happy Death Day - réalisé par Christopher Landon en 2017



Prisonnière d’une boucle temporelle, Tree, étudiante, revit sans cesse le jour de son meurtre. Une journée apparemment banale qui s’achève systématiquement par sa mort atroce. Finira-t-elle par découvrir l’identité de son tueur ?


Une comédie horrifique qui se passe dans une boucle temporelle, il fallait y penser et Happy Death Day en est un parfait résultat. Tree se retrouve être poursuivie par un tueur masqué, et alors que la plupart des héroïnes principales de slashers échappent à la mort, l’héroïne de HAPPY DEATH DAY se voit être condamné à revivre de nombreuses fois une mort douloureuse et macabre. Le jeune femme doit en effet trouver l’identité de son meurtrier pour être délivrée de la boucle temporelle. En plus d’être une comédie horrifique, un autre genre se cache derrière le long-métrage, celui du coming-of-age story. Au début de l’histoire, Tree est loin d’être un personnage sympathique et attachant, c’est une party-girl un peu froide et méchante, mais dans sa malheureuse aventure, la jeune femme va se rendre compte de son mauvais comportement avec les autres et décide de changer pour le mieux. HAPPY DEATH DAY en prenant un concept maintes fois utilisé au cinéma, arrive tout de même à se démarquer, car la boucle temporelle a rarement été utilisé dans le genre horrifique. Cela apporte donc un brin de nouveauté au sous-genre du slasher. Bien que le film ne soit pas réellement effrayant et ne mise pas sur les jump scares, HAPPY DEATH DAY reste un film fun et divertissant qu'on prend plaisir à regarder.


Halloween - réalisé par John Carpenter en 1978



La nuit d'Halloween 1963. Le jeune Michael Myers se précipite dans la chambre de sa soeur aînée et la poignarde sauvagement. Après son geste, Michael se mure dans le silence et est interné dans un asile psychiatrique. Quinze ans plus tard, il s'échappe de l'hôpital et retourne sur les lieux de son crime. Il s'en prend alors aux adolescents de la ville.


Le saint Graal du film d’horreur et quoi de mieux que de regarder Halloween le soir d’Halloween ? Le long-métrage de Carpenter est un classique qui eut un impact conséquent sur le septième art. Halloween, qu’on soit d’accord ou non, est considéré comme le premier slasher (d’autres citeront Black Chirstmas de Bob Clark, en 1974) ou du moins comme le film qui va populariser le genre, ouvrant ainsi la voie à d’autres films, tels que Friday the 13th, A Nightmare on Elm Street et bien entendu Scream dans les années 90, qui dépouillera et modernisera le genre. HALLOWEEN reste un film qui ne fait pas dans la démesure, le scénario est relativement simpliste et limpide, la musique est sobre mais percutante, et ce sont sûrement ces éléments qui font que le long-métrage échappe à l’usure du temps. Michael Myers, avec son aura angoissante, son absence d’émotions et qui tue sans véritable raison, est un boogeyman tout simplement terrifiant. Quant à Laurie Strode, elle incarne la parfaite final girl, studieuse et virginale, et qui finira par affronter le tueur. La saga HALLOWEEN continue d’attirer les foules depuis quatre décennies et compte 12 films à son actif. En 2018, 40 ans après la sortie du premier film, sort un nouveau film HALLOWEEN qui fait office de suite directe et qui ne tient alors pas compte de toutes les suites sorties auparavant. Deux autres suites complète cette nouvelle trilogie, HALLOWEEN Kills, sorti en octobre 2021 et HALLOWEEN EndS, avec une sortie prévue en 2022. 




BONUS TV SERIES


Cha Hyeon-soo est solitaire et suicidaire depuis la mort de sa famille. Il emménage dans un nouvel appartement d'une résidence plutôt tranquille. Très vite, les choses dégénèrent quand ses voisins, mais aussi les citadins, se transforment en monstres féroces. Avec l’aide des autres résidents, il va tenter de survivre…

sweet Home offre une touche originale à la typique apocalyspe de zombies, puisqu'ici, les humains se transforment en monstres. Avec son format court (10 épisodes de 50 min), le récit est dynamique et offre du pur divertissement. A travers les monstres, SWEET HOME aborde la nature humaine et les désirs qui dirigent la vie de l'être humain. L’atmosphère y est pesante et les protagonistes sont toujours sur le qui-vive. Cha Hyeon-soo est un personnage principal attachant, bien qu’il ne se démarque pas des autres jeunes héros solitaires et torturés. Malgré des SFX moyens et une fin en cliffhanger, SWEET HOME est un drama horrifique jouissif à regarder.



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