Peter Pan & Wendy, que vaut ce nouveau live-action de Peter Pan ?

Peter Pan, Wendy, John et Michael


[CRITIQUE / AVIS FILM] Avec Peter Pan & Wendy, Disney s’évertue à continuer sa route des remakes en live-action, mais force est de constater que ce n’est jamais une grande réussite. Avec une réalisation confiée à David Lowery, qui avait précédemment réalisé le live-action de Peter et Elliott le dragon, ce live-action du garçon qui refuse de grandir peine à émerveiller le spectateur. Zoom sur ce Peter Pan & Wendy sans saveur !

Un film inclusif né dans la controverse 

Tout d’abord, bien avant la réalisation, Peter Pan & Wendy a suscité une controverse pour le choix de certains acteurs. En effet, les acteurs qui interprètent Peter Pan et la Fée Clochette (respectivement Alexander Molony et Yara Shahidi) sont des personnes de couleur. Ensuite, lors de la sortie de la bande-annonce, certaines personnes ont fait savoir leur mécontentement quant au choix d'avoir inclus des filles dans la bande des Garçons Perdus. Le film a alors été accusé de wokisme. Ces personnes semblaient penser que cette inclusivité ne collait pas avec le récit de base. Pourtant, pour une meilleure représentation, ce choix d'acteurs compte énormément. Le film a aussi beaucoup parlé de lui pour avoir engagé un acteur atteint de trisomie 21 pour le rôle d’un garçon perdu, une grande première pour un film Disney. 

Un Pays Imaginaire sans magie 

Parlons du film-même. Le problème avec ce long-métrage, c’est que tout se passe relativement trop vite, que ce soit l’introduction des personnages ou bien l’arrivée au Pays Imaginaire. Il manque ce côté épique, l’aventure folle qu’on est censé vivre auprès de Peter Pan. On n’a pas vraiment le temps d’admirer ce qui se passe autour. Bien qu’il serait difficile d’admirer quoique que ce soit à tel point le Pays Imaginaire proposé par Lowery est une déception. C’est terne et morose, il n’y aucune couleur et aucune féerie. Le Pays Imaginaire est censé être un monde féerique (comme vu dans le Peter Pan de 2003) ou si ce n’est pas le cas un univers coloré (comme dans Hook). 

Ici, on se retrouve seulement aux côtés rocheuses de Terre-Neuve-et-Labrador, une province du Canada où ont été tournés les scènes du film. Le paysage reste beau à voir, mais il manque l’aspect magique du Pays Imaginaire. L’univers imaginé est tout bonnement fade. Faire un live action de Peter Pan était pourtant l’occasion de se lâcher et David Lowery n’a pas saisi la chance de faire du Pays Imaginaire un univers chatoyant et féérique. Concernant la musique, elle est vraiment bien en tant que telle (j’écoute la soundtrack en écrivant cette critique), mais dans le film, elle est très discrète et ne joue pas un énorme rôle. Il est d’ailleurs à noter que la quasi-totalité des chansons du film d’animation n’ont pas été reprises dans le live-action.

©Disney+


Des personnages qui peinent à se démarquer  

Les jeunes acteurs, notamment Alexander Molony et Ever Anderson, respectivement Peter Pan et Wendy, incarnent leurs personnages du mieux qu’ils peuvent, mais leur jeu semble génétique. Bien que Jude Law n’apporte rien de nouveau au personnage, il reste convaincant dans le rôle du Capitaine Crochet. ATTENTION, SPOILER ! Idée déjà exploitée dans le roman Lost Boy de Christina Henry (une de mes meilleures lectures de 2021), j’ai apprécié qu’avant d’être l’ennemi juré de Peter Pan, le Capitaine Crochet était James, le tout premier garçon perdu et meilleur ami de Peter Pan, banni par Peter du Pays Imaginaire. Je trouve cette approche très intéressante, puisqu’elle donne un coté plus humain au Capitaine Crochet. Elle reflète également l’idée que Peter Pan est quelqu’un d’égoïste et que si quelque chose ne va pas dans son sens, il peut se montrer cruel. Avec ce nouvelle genèse, on saluera l’effort de Lowery de ne pas avoir fait un copier-coller du film d’animation.

Quant aux autres personnages, on a cette impression qu’ils font davantage office de figurants, et c’est dommage. Mis à part l’ajout d’inclusivité chez les Enfants Perdus, ils sont transparents et aucun ne se démarquent réellement. On parlait d’un rôle majeur pour Noah Matthews Matofsky, un jeune acteur atteint de trisomie 21, pourtant il n’apparaît que très peu de minutes à l’écran. En revanche, l'une des forces du film est d'avoir accordé davantage d'importance à Lili la tigresse (Alyssa Wapanatâhk) que dans n'importe quelle autre adaptation. De plus, le personnage est culturellement bien représenté et tout au long du film, Lili la Tigresse passe de l'anglais à la langue cree, une langue parlée par les Crees, un peuple indigène d'Amérique du Nord qui vit principalement au Canada, dont l’actrice est elle-même originaire.

Peter Pan & Wendy : que vaut le live-action ?

Alors, concrètement, Peter Pan & Wendy est un film passable. Le long-métrage se regarde, mais il manque de fraîcheur. Cependant, le réalisateur a eu le mérite de mettre davantage l'accent sur la difficulté de laisser l'enfance derrière soi. A la fin du film, grandir et s'émanciper deviennent même les pensées heureuses de Wendy pour réussir à voler. Quand bien même, dans sa globalité, ce live-action ne parvient malheureusement pas à impressionner et à conquérir nos âmes d’enfants.
 



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